Le gaz… c’est super
En ce moment, en Afrique de l’Est, on constate une grande effervescence en rapport avec le gaz naturel.
La Tanzanie a réévalué ses réserves de gaz naturel à 33 billions de pieds cubes (tcf – trillion cubic feet) http://www.reuters.com/article/2012/10/18/tanzania-gas-idUSL5E8LIOE720121018, avant la récente visite du nouveau président de la Chine Xi Jinping.
Le Mozambique, pays voisin, a annoncé posséder des réserves de gaz équivalentes à un volume de 150 tcf, ce qui le propulse dans la cour des grands derrière l’Algérie (155 tcf), le 10e fournisseur de gaz naturel mondial (la Russie domine avec 1 600 tcf).
À côté de cela, le Mozambique dispose de réserves massives de charbon et pourrait subvenir à 25 % des besoins mondiaux en charbon à coke utilisé pour la production d’acier d’ici 2025.
Le développement lié à ces ressources naturelles nécessitera des infrastructures telles que : routes, ports, voies ferrées, réseaux électriques et télécommunications.
Cela représente une possibilité de faire sortir les 50 millions d’habitants de la Tanzanie et les 25 millions d’habitants du Mozambique de la pauvreté une bonne fois pour toutes, en permettant la création d’écoles, un bon accès aux soins et une meilleure alimentation. Le RNB par habitant dans ces deux pays est actuellement d’à peine 500 $.
Au Mozambique, la sous-nutrition chronique touche 43 % de la population – ce qui signifie que plus de 10 millions de gens ne mangent pas à leur faim.
En Tanzanie, 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la FAO http://www.fao.org/ag/agn/nutrition/tza_en.stm. L’alimentation est essentiellement constituée de céréales (maïs et sorgho), de racines riches en amidon (manioc) et de légumineuses (haricots). La consommation d’aliments riches en micronutriments (viande, lait, œufs, fruits et légumes) est faible. Il n’est donc pas surprenant que les carences en micronutriments soient courantes. Dans les zones urbaines, une personne sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, alors que d’autre part, l’obésité se répand dans la classe moyenne.
Les dirigeants des deux pays auraient intérêt à écouter le nouveau premier ministre chinois Li Keqiang. Il a compris la valeur de la transformation agroalimentaire.
M. Li a déclaré qu’il était important d’améliorer la justice sociale en Chine, en réduisant le fossé entre les habitants des zones urbaines et ceux des zones rurales et en améliorant le filet de protection sociale. Lorsqu’il était jeune, il a travaillé la terre, et il a promis de ne pas oublier les difficultés auxquelles font face les paysans.
En 1999, à tout juste 43 ans, Li est devenu gouverneur de la province du Henan. Le RNB par habitant au Henan était de 800 $ à cette époque, et même si la province était le plus gros producteur de céréales de Chine, les bénéfices issus des céréales non transformées étaient désespérément faibles, et les paysans très pauvres. Li s’est rendu dans les zones rurales et a réalisé que le moyen de sortir de la pauvreté était de fabriquer des produits transformés à valeur ajoutée.
Le gaz… c’est super. Il ne se mange pas, mais il peut fournir les moyens de construire une économie durable et équitable, basée sur l’agriculture et la transformation des produits agricoles.