Allumer les lumières en Afrique
Si vous volez au-dessus de l’Afrique de nuit, vous remarquerez que le continent est presque entièrement plongé dans le noir. Il y a beaucoup de lumière en haut (Le Caire) et en bas (Johannesbourg), mais entre les deux c’est plutôt sombre.
Le coût de l’électricité en Afrique s’échelonne de 10 à 60 U.S. cents le kilowatt-heure. Alors comment cela affecte-t-il la croissance économique et le développement des infrastructures ? Nous travaillons avec des producteurs qui se spécialisent dans le développement d’installations pour l’extrusion, qui réalisent la transformation de matières premières en aliments pour des êtres humains et animaux ; un élément essentiel dans la résolution des problèmes de sécurité alimentaire de la région. De nombreux entrepreneurs ayant des projets d’extrusion en Afrique ne savent absolument pas quels seront les coûts de l’électricité avant que le fournisseur d’électricité n’ait terminé les travaux de raccordement. Cette inconnue fait qu’il est très difficile pour un entrepreneur de déterminer la faisabilité financière de la mise en place d’une installation de production.
J’ai récemment pris l’avion vers Kampala (Ouganda) à 3 heures du matin, et à ma grande surprise il y avait plus de lumière provenant de certaines serres que de l’aéroport d’Entebbe. J’allais rendre visite à un client qui a connu un retard de cinq mois dans le démarrage de l’exploitation de son installation d’extrusion à cause de l’approvisionnement en électricité irrégulier. Des orages ont détruit deux fois son transformateur parce que la compagnie d’électricité place les transformateurs sur des poteaux télégraphiques sans mise à la terre correcte.
Est-ce que cela va changer ? Eh bien, oui.
Il existe actuellement des projets en préparation visant à augmenter la production actuelle d’électricité de 50 % en 2020. L’Afrique du Sud, qui produit déjà les deux tiers de l’électricité africaine subsaharienne, est en train d’ajouter 15 000 MW grâce à des centrales au charbon. De plus, le pays va ajouter au moins 64 centrales utilisant des énergies renouvelables, telles que des parcs éoliens, des centrales solaires et des centrales fonctionnant à la canne à sucre. L’Éthiopie construit les centrales hydroélectriques et géothermiques les plus grandes d’Afrique. Le Kenya construit une centrale géothermique géante et autorise des parcs éoliens privés.
L’Agence internationale de l’énergie estime que 600 millions d’habitants n’ont pas d’électricité en Afrique subsaharienne. Cette région doit investir 300 milliards de dollars (USD) afin que tout le monde ait accès à l’électricité d’ici 2030.
Les États-Unis ont mis en place un programme d’aide de 8 milliards de dollars (USD) pour développer l’électricité en Afrique, « Power Africa » ; il est destiné à encourager les investisseurs privés à améliorer le réseau électrique en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Liberia, au Nigeria et en Tanzanie. Le programme Power Africa prévoit de développer un réseau électrique qui permettra d’alimenter 60 millions de nouvelles habitations et entreprises, soit environ 300 millions de personnes.
Le problème de l’électricité en Afrique n’est pas uniquement financier. Il existe également un manque de compétences, et en particulier une pénurie d’électriciens qualifiés. Il y a peu, j’étais en Éthiopie quand une coupure d’électricité s’est produite. Nous sommes partis en voiture et avons trouvé une équipe de 7 ouvriers de la compagnie d’électricité en train de bricoler un transformateur perché sur un poteau télégraphique.
Des millions de familles africaines, d’entreprises et de clients Insta-Pro souffrent d’un cadre réglementaire inadapté qui crée des obstacles pour le développement des projets énergétiques privés. Apporter l’électricité jusqu’à une nouvelle unité de transformation peut prendre des mois. Même en Afrique du Sud, la liste d’attente est si longue que des entreprises abandonnent leurs projets d’expansion ou déménagent dans un endroit où elles disposeront d’une alimentation électrique satisfaisante.
Les entreprises en ont assez d’attendre que les lumières s’allument. Les utilisateurs d’extrudeuses Insta-Pro en Afrique redoutent les coupures d’électricité qui arrêtent instantanément la production, leur faisant perdre un temps précieux et faisant baisser la rentabilité.