LEÇONS TIRÉES DE LA PRÉDICTION DE LA QUALITÉ DES DDGS, 1RE PARTIE : ÉQUATION DE PRÉDICTION
Une récente publication sur les variations de qualité des DDGS (drêches de distillerie avec solubles), comportant des tentatives de sa prévision à l’aide d’équations, a une fois de plus mis en avant les problèmes inhérents à l’utilisation de cet ingrédient pour soutenir les performances des animaux.
Les drêches de distillerie avec solubles, ou DDGS (Distillers Dried Grains with Solubles), sont un sous-produit de l’industrie florissante du biocarburant issu du maïs (éthanol). De ce fait, les DDGS se trouvent facilement à un prix modique ; c’est la raison pour laquelle elles sont utilisées dans l’alimentation des animaux d’élevage. Ce produit est souvent utilisé pour remplacer une partie du maïs, du tourteau de soja et éventuellement du phosphore, dans un aliment complet. Ceci implique une contrainte car les DDGS sont sujettes à des variations quant à la teneur et la qualité de leurs nutriments ; c’est ce qui a poussé à élaborer des équations de prédiction afin de déterminer la qualité de chaque lot. Pour les raisons expliquées plus bas, l’énergie contenue dans les DDGS peut varier considérablement, et prévoir la quantité d’énergie des DDGS est important pour soutenir et maximiser les performances des animaux.
Comme expliqué dans l’article, il est important de faire ressortir les plages de variation existantes. Les auteurs se sont procuré 15 échantillons de DDGS provenant d’usine d’éthanol du Midwest aux États-Unis ; ils ont mesuré les différentes teneurs en nutriments et ont mené des expériences sur les poussins en vue de déterminer l’énergie métabolisable disponible (utilisable à des fins de productivité, comme le gain de masse musculaire des poulets pour la viande) – tout ceci pour donner une indication de la qualité.
La première figure illustre la quantité totale des énergies (énergies brutes, ou EB) dans les 15 échantillons de DDGS, avec les énergies métabolisables résultantes (AMEn) mesurées lors des expériences faites par rapport à l’alimentation. L’énergie brute mesure simplement la chaleur totale (kilocalories) libérée lorsque les échantillons étaient brûlés, alors que l’énergie métabolisable tient compte de ce qui se passe lorsqu’elle est apportée aux poussins.
Comme on peut le voir ci-dessous, les valeurs d’EB ont été très variables dans les échantillons des DDGS. De façon semblable, les AMEn des échantillons ont montré encore plus de variations. Enfin, ce qui est peut-être le plus étonnant, c’est à quel point les valeurs AMEn étaient inférieures aux valeurs d’EB. Les auteurs affirment que la valeur moyenne AMEn était de 46 % de l’EB – seulement 46% de l’énergie totale dans les DDGS étaient utilisable pour la croissance et des objectifs de productivité.
Alors, pourquoi ces résultats ? Dans la figure suivante se trouvent les données sur plusieurs nutriments des 15 échantillons de DDGS. Sans surprise, les quantités de protéines brutes (PB), d’amidon, de fibres (NDF) et d’huile ont été variables. Par exemple, un échantillon avait une valeur d’extrait éther (huile) de 3,2 %, alors qu’un autre donnait 13,2 %. L’huile étant une forme d’énergie concentrée, ce serait problématique pour un nutritionniste volaille de formuler les rations alimentaires pour obtenir les meilleures performances au moindre coût.
Donc pour conclure, les DDGS sont abondantes et peu coûteuses, mais présentent des variations considérables dans leur teneur en nutriments et la qualité de leur énergie lorsqu’elles sont ingérées par les poussins. Pour une formulation d’aliment adéquate en vue de maximiser la production de viande des poulets, il est nécessaire de réaliser des tests et d’être très attentif pour déterminer la valeur de chaque lot de DDGS.
Dans la 2e partie, je détaillerai la partie équations de prédiction de cet article, j’aborderai les difficultés rencontrées vis-à-vis de l’élaboration des équations, et j’examinerai ce que cela montre quant à l’utilisation des DDGS dans les aliments des animaux d’élevage.