Utilisation de la presse à huile pour divers types d’oléagineux
Ces derniers temps, les possesseurs de presses à huile montrent un intérêt particulier vis-à-vis de ce qui est nécessaire pour transformer différents types d’oléagineux avec leurs systèmes. Les différences qui existent d’un type d’oléagineux à l’autre ont un effet direct sur les paramètres d’exploitation, qui eux-mêmes affectent la manière dont les graines sont traitées avant leur entrée et après leur sortie du système. Cela réclame d’autre part des modifications dans la configuration des vis pour l’extrudeuse comme pour la presse, et dans certains cas, dans la disposition des cales de la cage de presse. Ces modifications sont prévues pour optimiser le rendement de la presse à huile, concernant la récupération de l’huile. Ce qui suit concerne l’analyse des paramètres, et les différences existant d’un type de graine à l’autre.
Soja : En général, les graines de soja contiennent de 18 à 21 % d’huile. Le soja, avant extrusion, doit être propre et présenter une humidité inférieure à 11 %. Il devrait par ailleurs être broyé avant extrusion. De préférence, le soja sera grossièrement broyé ou laminé en 4 ou 5 morceaux (pas de graines entières). Le soja peut être amené dans l’extrudeuse via un doseur volumétrique d’alimentation par gravité, par le dessus de la machine. Les opérations effectuées après pressage comprennent le broyage du gâteau et le refroidissement. Si un refroidisseur de type rotatif est employé, le gâteau est supposé être broyé avant son refroidissement. Si on fait appel à un refroidisseur à contre-courant, il est préférable de réaliser le concassage après refroidissement. La configuration des vis pour l’extrudeuse et la presse consiste en une restriction augmentée.
Coton : Généralement 18 à 22 % d’huile. La teneur en eau peut grandement varier, en fonction de la récolte et des conditions de stockage. Le coton est transformé après égrenage, et de la ouate s’y trouve attachée. Cette ouate donne du volume aux graines et occasionne des problèmes au niveau de l’alimentation de l’extrudeuse. Les graines doivent être les plus propres possibles ; il faut faire en sorte que la saleté et la poussière soient éliminées, car les fibres contenues dans les graines font que ces dernières sont en elles-mêmes abrasives. Dans certains cas, les graines sont extrêmement sèches (7 % ou en deçà) et peuvent nécessiter l’injection d’une petite quantité d’eau. Les configurations de l’extrudeuse et de la presse sont les moins contraignantes de tous les procédés express. L’équipement destiné à l’alimentation de l’extrudeuse n’est pas compatible avec la transformation des autres types d’oléagineux. Le traitement après pressage est similaire à celui du soja, dans les grandes lignes.
Graines de canola, colza, moutarde et lin : ces graines sont considérées comme ayant une haute teneur en huile, généralement de 35 à 50 % ; du fait de ces proportions d’huile, ce type de graines exige un double passage afin de récupérer correctement un maximum d’huile. Ceci implique de réaliser un passage avec les graines brutes à travers la presse avant extrusion. Les graines passent ensuite dans l’extrudeuse, puis dans la presse. La haute teneur en huile fait que les graines doivent être traitées avec soin afin d’éviter qu’elles se transforment en quasi-liquide ou en purée – ce qui entraînerait une obstruction de la presse. La phase avant extrusion consiste à alimenter la presse avec les graines brutes et à récupérer le tourteau à envoyer dans l’extrudeuse et la presse pour la seconde phase. La première phase nécessite de resserrer la restriction. Les configurations de vis pour la presse et l’extrudeuse sont moins contraignantes que pour le soja. La chambre ventilée ou la chambre d’alimentation sur la presse doit configurée avec les cales pour être plus étanche afin d’éviter que les plus petites graines passent à travers les barres de cage. La phase post-extrusion est semblable à tous les autres procédés, concernant le concassage et le refroidissement. Le doseur volumétrique par le dessus conviendra pour la phase d’extrusion concernant ces produits.
Avec tous les systèmes ExPress®, il est important d’utiliser un système de transport ventilé optimisé, spécialement conçu pour les clients par Insta-Pro pour permettre l’extraction du condensat ou de la vapeur du produit extrudé, afin d’éviter le glissement dans la presse, qui réduit la quantité d’huile extraite.
Tournesol : Dans le cas du tournesol, les graines doivent être transformées avec leurs pellicules. La teneur en huile pour le tournesol varie énormément suivant les variétés et la situation géographique. Elle peut aller de 32 à 45 %. Le process pour le tournesol est le même que pour les autres graines à forte teneur en huile ; il s’effectue avec un double passage. La première phase sans extrusion, la seconde avec extrusion et pressage.
Au cas où différentes sortes de graines doivent être transformées régulièrement, une façon d’accélérer l’adaptation du process consisterait à disposer d’un arbre de presse supplémentaire sur lequel la configuration de vis différente serait déjà montée ; vous auriez ainsi uniquement à intervertir les arbres au lieu de tout démonter. Le même principe peut s’appliquer pour la cage. Avoir une autre cage avec un calage adapté au type de graine en question facilite le changement, plutôt que de régler différemment les espacements de toute la cage.
Les manuels des presses Insta-Pro fournis avec votre matériel possèdent des illustrations pour les différentes configurations d’arbre et de cage à réaliser en fonction des différents types d’oléagineux. Vous pouvez à tout moment contacter Jim Little (jlittle@insta-pro.com), Ray Goodwin (rgoodwin@insta-pro.com), ou moi-même, John Doud, à l’adresse e-mail jdoud@insta-pro.com pour toute question.
